Au Vietnam, la religion et les croyances ne sont pas de simples pratiques ; elles sont le tissu même de la société, influençant profondément la vie spirituelle et quotidienne de ses habitants. Vous êtes sur le point de découvrir les principales religions pratiquées au Vietnam, et comment elles façonnent l'âme unique de cette nation.
Plongez avec nous dans un univers où le sacré et le profane se côtoient harmonieusement, révélant la richesse et la diversité de la spiritualité vietnamienne.
Le bouddhisme occupe une place prépondérante dans le paysage spirituel vietnamien, influençant profondément la culture, l'art et la vie quotidienne de millions de personnes. Né en Inde du Nord au VIe siècle avant J.-C., sous l'impulsion du Prince Siddhartha Gautama, cette philosophie de vie s'est développée comme une voie vers la libération de la souffrance humaine. En prônant la non-violence, l'amour universel et le détachement, le bouddhisme offre une échappatoire au cycle des réincarnations et promet l'accès au nirvana, un état de félicité suprême.
Les Courants du Bouddhisme au Vietnam: Diversité et Profondeur
Au Vietnam, le bouddhisme Mahayana, ou Grand Véhicule (Đại Thừa ou Bắc Tông), importé de Chine, est de loin le courant majoritaire. C'est celui que vous rencontrerez le plus souvent, reflétant une richesse doctrinale et une pratique collective. En contraste, le bouddhisme Hinayana, ou Petit Véhicule (Tiểu Thừa ou Nam Tông), originaire d'Inde, est principalement observé par la communauté khmère du delta du Mékong.
Ces deux courants diffèrent notamment par leur conception du salut et des figures vénérées:
Les adeptes du Mahayana reconnaissent l'existence d'innombrables bouddhas et bodhisattvas – des sages qui, par compassion, renoncent au nirvana pour se réincarner et aider les êtres humains à se libérer de la souffrance.
Les disciples du Petit Véhicule ne reconnaissent que le Bouddha historique, Siddhartha Gautama, et mettent l'accent sur le salut individuel par la stricte observance des préceptes.
Au sein du bouddhisme Mahayana vietnamien, deux mouvements principaux se distinguent:
L'école du Dhyana (Thiền): La plus ancienne, cette école met l'accent sur une profonde ascèse personnelle et prône l'illumination subite. Par le détachement de l'esprit de toute pensée précise, le disciple vise une vision totale des choses, échappant ainsi au Karma et au cycle des réincarnations. C'est à cette école que la majorité des bonzes vietnamiens se rattachent.
L'école Agama, ou "Terre Pure" (Tịnh Độ): Plus connue sous le nom d'amidisme, cette secte enseigne qu'il suffit de vénérer le Bouddha Amitābha, qui règne sur le Paradis de l'Ouest (ou Terre Pure), pour y renaître. La pratique principale consiste à réciter une courte prière invoquant la protection et la pitié d'Amitābha, une approche plus accessible pour de nombreux fidèles.
L'Âge d'Or du Bouddhisme Vietnamien: La Dynastie Lý
C'est sous les dynasties Lý (1010-1225) que le bouddhisme connut son véritable essor et son apogée au Vietnam, du XIe siècle jusqu'au début du XIVe siècle. Les souverains Lý, en effet, s'appuyaient sur les bonzes pour administrer le pays, reconnaissant en eux l'essentiel de l'élite cultivée de l'époque. Grâce aux généreuses subsides reçues des princes, les monastères purent constituer de vastes domaines fonciers, renforçant ainsi leur influence sociale et spirituelle.
Le bouddhisme a laissé une empreinte indélébile sur l'architecture, l'art et les traditions vietnamiennes, des majestueuses pagodes aux festivals colorés. Il continue d'être une force spirituelle majeure, invitant à la contemplation, à la compassion et à la paix intérieure.